Hottentota gentili (Maroc, avril 2015)
Une fois n'est pas coutume, je vous présente une espèce de scorpion qui n'habite pas la Provence.
Il s'agit d'une petite rencontre à l'occasion d'un séjour au Maroc en avril 2015, dans la région de Ouarzazate et du Haut-Atlas.
Ce n'était pas encore la saison idéale pour observer les scorpions (pas encore assez chaud en altitude), mais au cours d'une balade, et en bougeant quelques pierres, voilà ce que j'ai découvert:
Il s'agit d'un jeune mâle de l'espèce Hottentota gentili (de 4 cm environ), qui était logé sous une très grosse pierre, à 1.600 mètres d'altitude, et d'ailleurs à moins de 100m d'une école primaire un peu isolée sur une colline.
Une des particularités de l'espèce Hottentota est la présence de "poils" sur pratiquement tout le corps, et particulièrement la queue (métasoma).
Ces poils servent notamment de détecteurs de vibrations et de mouvements (déplacement d'une proie, danger...).
Le Maroc est un pays très "riche" en scorpions, avec plusieurs espèces différentes, dont certaines aux venins particulièrement toxiques, y compris pour l'homme.
Il y a en moyenne 55 décès chaque année par envenimation scorpionique au Maroc, dont 47 enfants de moins de 15 ans.
L'espèce Androctonus mauretanicus est responsable de 60% des décès par piqûre de scorpion au Maroc.
Hottentotta gentili (l'espèce présentée ci-dessus) est second en terme de létalité avec 25.71% (environ 14 décés par an) et Androctonus aeneas (= Androctonus bicolor ) est troisième avec 14.29%.
C'est aussi dû au fait qu'Hottentotta gentili vit parfois à l'intérieur des maisons et leurs voisinages, et donc avec une plus forte probabilité de rencontre avec l'homme. Les enfants souvent pieds nus ou en sandales dans les zones rurales sont les plus exposés à une piqûre...